Paratonnerre

© Cyprien Tollet

A la croisée des chemins de la «chanson», des influences orientales et contemporaines se recrée cette version élargie du duo Griffure. Les qualités du quintette à cordes avec contrebasse rendent les jeux de textures et d’orchestration mobiles et vivants. Griffure exprime l’esprit de la musique de chambre et les imbrications sonores et harmoniques de toutes ces cordes frottées. Sur ces arrangements, les textes et les chants se posent, avec la fragilité à dire les thèmes qui les habitent. Le paratonnerre évoque l’oscillation entre les instruments ancestraux et l’attirance de la magie de l’électricité.

Ce quintette à cordes tout féminin n’est pas ici pour nous jouer du Schubert, mais sur fond de compositions originales en français et en anglais, offre un voyage sonore amplifié vers des géographies nouvelles. Le traitement électroacoustique transcende l’instrumentarium classique. De là, la question scénographique se pose autour des enjeux spectaculaires de la musique. Le concert se transforme alors en salle d’expérimentation, où le lien se fait entre les systèmes vibratoires émotionnels humains et leur réalisation physique et sonore.

Ressourcées, les six femmes retrouvent leurs instruments, les machines, leurs rythmes, et reconnectent le public tantôt vers un rock alternatif fantaisiste, tantôt vers les Balkans fantasques, pour conclure par une ode fantasmée à la Liberté.