Axel Dörner est l’un des improvisateurs les plus influents sur la scène internationale. Il a développé un style de trompette totalement unique, basé en partie sur des techniques inhabituelles, souvent inventées par lui-même. Musicien éclectique, Antonin Gerbal développe depuis dix ans une approche singulière des rythmes et des sons, principalement à la batterie et aux percussions.
Ils travaillent ensemble depuis plus de 10 ans dans des groupes tels que Peeping Tom ou au sein du trio Denzler/ Gerbal/Dörner dont plusieurs enregistrements ont paru sur les labels Umlaut et Confront. En duo, ils développent une musique puisant ses racines dans différentes traditions pour produire un son peuplé de rythmes envoûtants traités en temps réel par un système électro-acoustique unique en son genre.
Photo : @Carina Khorkhordina
KINO-KONZERT– Grand détournement du Kino club par le collectif Umlaut
Membre actif du Shakirail depuis des années, Derek Woofenden est un réalisateur qui vient de donner une conférence sur Larry Cohen à la Cinémathèque Française. Il transmet tous les mois le fruit de ses recherches cinématographiques pointues au sein du Kino Club, une série de soirées de projection de films rares qu’il organise et anime au Shakirail depuis plusieurs années.
Ayant vu quelques unes de ces soirées, Amaryllis Billet a eu envie d’organiser un grand détournement du Kino Club par le collectif Umlaut. Ne pas faire un ciné-concert où les musicien.nes jouent sur des films, mais trouver une forme où la force des images viendrait s’apposer aux sons des instrumentistes, où la bande son du film pourrait être un prétexte de jeu, et inversement où les images silencieuses se ferait déformer par une musique juxtaposée.
Telle une shiva actionnant les marteaux des rêves passés et futurs, la pianiste Eve Risser convoque les pistes de danse électro du monde entier dans une pièce irrésistible composée pour un piano droit préparé. Boucles, vagues, marteaux transformés en boite à rythme, grooves percussifs. Épousant les effets interstellaires du créateur sonore Adrian’ Bourget, la composition de Rêve Parti invite, dans son vaisseau en bois, cordes et électronique, à un voyage à ressorts tchik tchak où s’inviteront le saxophone et le chant du duo Koudour. Douce secousse, transe continue, nuit mouvante.
Photo : @Sylvain Gripoix
SAMEDI 29 AVRIL – 20h
QUI CONNAÎT MASSAPEQUAH ?– Joel Grip imagine et joue avec Thelonious Monk
Une autre tâche impossible. Jouer Monk seul, sans Monk. Mais c’est une tâche très intéressante, car il s’agit de relever le défi de la tonalité et du timing de mains qui ne sont plus là, en apportant ses propres mains et l’idée de jouer avec quelqu’un seul. C’est là qu’intervient l’expérimentation, en imaginant la nécessité, la présence et la fonction de ce qui était, en le faisant devenir. Personne (du moins, on le sait) n’en sait plus sur Massapequah que son nom et qu’il était le bassiste jouant dans le premier groupe documenté de Monk en 1938. Qui était-il ? Comment se sont-ils influencés l’un l’autre ? Que lui est-il arrivé ? Un solo est tout sauf un travail solitaire sur le temps. On joue avec eux, ou on joue avec l’idée de quelque chose de collectif. D’où une question de personnalités. Monk est là, ou du moins le rêve de lui, Grip est là, du moins physiquement, et puis il y a tous les musiciens qui ont constitué des groupes avec Monk. Comment communiquer l’organisation d’un groupe, seul ? Un solo avec Monk, c’est comme jouer par pure nécessité dans l’effort de devenir pluriel, et être mis sur la sellette par le timing et le son qui devaient danser, être mal joué pour être bien joué, etc. Henry Grimes l’a bien dit : ” on doit duodifier pour mordre “. Et au moins la basse a les quarts de ton en commun avec Monk.
Dans sa recherche spirituelle et logique de Massapequah, Joel Grip trouve des solutions de jeu qui s’inspirent d’une multitude de directions dans l’histoire de la basse. En dehors de la connexion plus évidente avec l’histoire du jazz en général et les bassistes de Monk en particulier, des indices importants pour son propre son sont à trouver dans la musique nord-africaine, le Dub, la danse et la poésie.
Photo : @Frederic Griffon
VÉLOCITÉS– Exploration de poly-vitesses
Karl Naegelen (composition), Pierre Borel (saxophone alto), Pierre-Antoine Badaroux (saxophone alto)
Depuis plusieurs années, Karl Naegelen travaille à une exploration systématique de notions rythmiques, dressant ainsi une une carte imaginaire du rythme avec des artistes complices, offrant autant de pôles possibles entre lesquels naviguer. Dans Vélocités, il propose à Pierre Borel et Pierre-Antoine Badaroux, partenaires de jeux de longue date, de poursuivre ensemble cette exploration via une recherche axée sur la complémentarité des deux saxophones – un déploiement de vitesses propres à générer des illusions acoustiques.
Après plusieurs projets partagés en commun, suivant les heureuses propositions du hasard, voici un duo créé tout exprès pour jouer ensemble. Autour de textes écrits destinés à être dits et déformés, de sons et de multiples possibles, s’entrainer à aller faire un tour dans nos amours communes : improvisation, chant des possibles, musiques traditionnelles, «déformations professionnelles».
Le plaisir et l’envie de partager les roues libres, d’expérimenter le tout à l’envie, avoir le duo des thoa tout ouah tout ah sans ta touage ni mon moi je un duo crins et peaux animaux…
Filip Majerowski (direction, tuba), Jędrzej Weber, Florian Wegelein (tuba), Katarzyna Krasuska (flûte), Sébastien Beliah, Jakub Zimończyk, Michał Nowak (clarinette), Barbara Wajnchold, Leszek Kur, Michał Maziarz (saxophones ténors), Iwona Pawlak, Mirosława Wachowska-Nowak, Antoni Beksiak (saxophones alto), Piotr Lachowicz, Marcin Chrzanowski (trombone), Olga Kozieł, Magdalena Duda Szachowicz, Emmanuel Levy, Mikołaj Janowski, Karol Majerowski (trompette), Wojciech Lubertowicz (baraban)
Au début il s’agit ici d’un dialogue décousu puis recousu entre des générations, entre des cultures, entre des musiciens et leur mémoires, entre un orchestre et ses danseurs. Quand on a tout démonté, perdu quelques pièces, retrouver d’autres qui n’y étaient pas, bricolé celles manquantes, tout remonté de mémoire parce qu’on a perdu le plan, voyons donc ce que cela donne. Mais ça c’est pour le début… Ensuite tout va se concentrer sur la danse. Sans effet de style le Warszawsko-Lubelska Orkiestra Dęta (aka WLOD) continuera de jouer, mais cette fois-ci la musique qui le caractérise, c’est-à-dire la musique de fête. Polkas, tangos, foxtrots, obereks, valses, préparez vos plus belles chaussures, invitez vos cavaliers ou vos cavalières et rendez-vous sur le parquet!
Dans cette création pour quatre clarinettes, Joris Rühl poursuit ses investigations sur cet instrument qu’il aime pousser dans ses retranchements. Récifs est une pièce qui utilise des techniques digitales pour produire des séquences mélodico-rythmiques rapides et fluides, dont émergent des motifs saillants. Cette pièce-paysage est un jeu sur les perceptions d’émergence et de disparition, du statique et du mouvant, du solide et du fluide, du brouillé et du net.
Photo : @DR
SAGITTARIO CONSORT– Passions mélangées
Pierre-Antoine Badaroux (alto saxophone), Félicie Bazelaire (double bass), Prune Bécheau (baroque violin), Richard Comte (electric guitar)
Réunis à l’initiative de Pierre-Antoine Badaroux en 2021, Prune Bécheau, Félicie Bazelaire et Richard Comte ont collaboré à l’écriture musicale et théâtrale de Baùbo – de l’art de ne pas être mort, mis en scène par Jeanne Candel. Bien avant les premières répétitions au plateau, les musiciens ont échangé et expérimenté sur la musique de Heinrich Schütz (1585-1672), immense compositeur, passeur de styles et traditions par-delà les frontières.
Par leurs expérimentations ils ont imaginé des altérations du rapport au texte musical, plutôt que du texte même. Il s’agira ici d’associer à une notation ancienne une forme de déchiffrage qui n’appartient qu’au groupe, pour rendre une musique qui paradoxalement s’affranchit du vieillissement par son grand âge.
Photo : @Jean-Louis Fernandez
BOREL VS GRIP– Match de boxe sonore avec quadruple chaos
Joel Grip (gants, contrebasse), Pierre Borel (gants, saxophone), Jean-Luc Guionnet (platine), Lotus Eddé-Khouri (danse)
C’est la sortie du disque de Herr Borelgrip (The Great European Stool Sample) trois ans plus tard. Ce sera un match de boxe : Borel versus Grip. Jean-luc Guionnet fera le DJ avec les vinyls de Herr Borelgrip et le texte qu’il a écrit pour le livret du vinyl. Lotus Eddé Khouri sera la pompom girl.
C’est un match jusqu’à épuisement où tous les coups sont permis. Possibilité de mettre des coups sonores.
Photo : @DR
Une production Umlaut, en partenariat avec Le Shakirail.
Avec le soutien de la DRAC Ile-de-France, la Mairie du 18e, la Maison de la Musique Contemporaine, la Spedidam et la Sacem.
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